Représentation visuelle d'un jardin du Québec aménagé pour la fraîcheur avec arbres feuillus, pergola bioclimatique, terrasse claire et plantes grimpantes en été.
Publié le 18 juin 2025

Cesser de subir la chaleur accablante n’est pas une question de parasols, mais de conception bioclimatique : en traitant votre jardin comme un système thermique complet, vous pouvez créer un confort durable.

  • L’efficacité d’un arbre surpasse de loin celle d’une structure inerte grâce au refroidissement actif par évapotranspiration.
  • Le choix de matériaux et de couleurs pour votre terrasse a un impact direct et mesurable sur la température ambiante, transformant potentiellement votre patio en plaque chauffante.

Recommandation : Priorisez l’ingénierie végétale (le bon arbre au bon endroit) et les structures intelligentes (comme une pergola bioclimatique) pour une stratégie de rafraîchissement à long terme.

Chaque été au Québec, le même scénario se répète : le soleil de juillet transforme votre terrasse, pourtant si accueillante au printemps, en une zone inutilisable, une véritable fournaise à ciel ouvert. Face à cette chaleur écrasante, les solutions habituelles comme le parasol ou la toile tendue apparaissent comme des solutions de fortune, offrant un répit précaire mais ne réglant jamais le problème de fond. Ces approches passives ne font que bloquer le soleil, sans s’attaquer à la véritable source d’inconfort : l’accumulation de chaleur dans l’ensemble de votre aménagement.

La frustration est d’autant plus grande que cet espace extérieur représente un investissement de temps et d’argent considérable. Mais si la véritable clé n’était pas de se cacher du soleil, mais de repenser entièrement la gestion thermique de votre jardin ? L’approche d’un designer en aménagement bioclimatique consiste précisément à voir la chaleur non comme une fatalité, mais comme un défi de conception. Il s’agit de transformer votre jardin en un système autorégulé, un véritable climatiseur naturel qui fonctionne en harmonie avec son environnement.

Cet article n’est pas une simple liste d’astuces. C’est un plan de bataille stratégique qui vous dévoilera comment orchestrer l’ombre, la ventilation, le choix des matériaux et le pouvoir rafraîchissant des végétaux. Nous aborderons des solutions permanentes et intelligentes, de l’arbre-parasol à la pergola bioclimatique, pour vous permettre de reconquérir votre espace de vie extérieur et d’en profiter pleinement, même au cœur d’une canicule québécoise.

Pour ceux qui préfèrent une immersion visuelle, la vidéo suivante illustre parfaitement comment des espaces verts, même en milieu urbain, deviennent de précieux îlots de fraîcheur, complétant les stratégies que nous allons détailler.

Pour vous guider dans cette transformation, nous avons structuré ce guide en huit stratégies clés. Chaque section aborde un aspect fondamental de la création d’un microclimat confortable, vous donnant les outils pour passer de la réflexion à l’action.

L’arbre-parasol : lequel planter pour avoir de l’ombre rapidement sans détruire votre fondation ?

L’arme la plus puissante de votre arsenal anti-canicule n’est pas une technologie, mais un être vivant : l’arbre. Sa supériorité sur n’importe quel parasol réside dans un double mécanisme. Il offre une ombre dense, bien sûr, mais il agit surtout comme un climatiseur actif grâce à l’évapotranspiration. En libérant de la vapeur d’eau par ses feuilles, il rafraîchit activement l’air ambiant. Selon de nombreuses études scientifiques, la capacité de refroidissement d’un seul arbre mature peut atteindre entre 20 et 30 kilowatts, l’équivalent d’une dizaine de climatiseurs fonctionnant pendant plusieurs heures.

Cependant, ce puissant allié doit être choisi et positionné avec une grande intelligence stratégique pour éviter des conséquences désastreuses sur votre propriété. Le principal risque est lié au développement de son système racinaire, qui peut exercer une pression considérable sur les fondations de votre maison. Le choix de l’espèce et surtout le respect des distances de plantation sont donc non négociables. Une mauvaise décision peut entraîner des fissures coûteuses et des problèmes d’humidité à long terme.

Les experts en aménagement paysager québécois proposent une approche nuancée. Comme le souligne le « Guide de sélection d’arbres pour la façade de maison au Québec » :

Un arbre à croissance rapide offre de l’ombre rapidement, mais vit souvent moins longtemps. C’est pourquoi la stratégie de la plantation de succession consiste à associer un arbre à croissance très rapide mais à durée de vie plus courte avec un arbre à croissance lente qui prendra le relais à long terme.

– Experts en aménagement paysager québécois, Guide de sélection d’arbres pour la façade de maison au Québec

Pour planifier intelligemment votre plantation, il est impératif de connaître l’envergure de l’arbre à maturité et de respecter des distances sécuritaires. Ce tableau fournit des repères essentiels pour une cohabitation harmonieuse entre votre arbre et votre maison.

Distances minimales à respecter entre un arbre et une fondation selon son envergure
Catégorie d’arbre Envergure à maturité Distance minimale recommandée de la fondation
Petits arbres Ex. : lilas, amélanchier 3 mètres
Arbres moyens Ex. : bouleau, érable rouge 5 mètres
Grand arbres Ex. : chêne rouge, érable argenté 8 mètres ou plus
Espèces à racines envahissantes Peuplier, saule, érable argenté 15 mètres minimum

L’ingénierie végétale consiste donc à trouver le parfait équilibre entre le besoin d’ombre rapide et la pérennité de votre aménagement et de votre propriété. Un arbre bien choisi est un investissement pour des décennies de confort bioclimatique.

Le secret des lames orientables : comment une pergola peut rafraîchir votre terrasse de plusieurs degrés

Lorsque la plantation d’un arbre n’est pas une option, la pergola bioclimatique représente la solution architecturale la plus évoluée pour maîtriser la chaleur. Contrairement à un auvent fixe ou une toiture pleine sous laquelle l’air chaud stagne, son secret réside dans ses lames orientables. Cette technologie permet une gestion dynamique du soleil et, surtout, la création d’une ventilation naturelle par le principe de convection. En inclinant légèrement les lames, on permet à l’air chaud, qui est plus léger, de s’élever et de s’échapper par le haut.

Ce mouvement d’air ascendant crée une légère dépression qui aspire l’air plus frais présent sur les côtés de la terrasse. Il ne s’agit plus seulement de bloquer le soleil, mais de générer activement un courant d’air rafraîchissant, transformant la sensation d’une chaleur étouffante en une brise agréable. Le diagramme ci-dessous illustre ce mécanisme de convection qui est au cœur de l’efficacité de la pergola bioclimatique.

Diagramme technique montrant le fonctionnement d'une pergola bioclimatique avec lames orientables créant une convection naturelle d'air frais.

Comme le montre ce schéma, la gestion de l’angle des lames est cruciale. Elle permet non seulement de moduler la quantité de lumière directe, mais aussi de réguler le flux d’air pour un confort optimal. Des experts confirment que ce phénomène peut abaisser significativement la température ressentie, faisant de la pergola bien plus qu’un simple abri.

L’expérience des utilisateurs le confirme, comme en témoigne ce retour sur l’utilisation d’un modèle motorisé : « Une pergola électrique à lames orientables motorisée permet de varier l’ensoleillement et de gérer soi-même l’éclairage naturel grâce à une télécommande. Sa structure sur-mesure motorisée offre la possibilité de mieux gérer la chaleur et d’offrir un coin d’ombre très appréciable lorsque les températures sont élevées. Les lames, qui pivotent, assurent aussi une ventilation naturelle sur la terrasse en créant un courant d’air très agréable. »

En somme, la pergola bioclimatique n’est pas un toit, mais un régulateur thermique. Elle offre une flexibilité inégalée pour s’adapter aux conditions changeantes de l’été québécois, vous permettant de profiter de votre terrasse du matin au soir.

Le piège de la terrasse gris anthracite : pourquoi votre choix de couleur transforme votre patio en barbecue

La tendance esthétique pour les couleurs sombres et modernes, comme le gris anthracite ou le noir, a une conséquence thermique souvent sous-estimée : elle transforme nos terrasses en véritables plaques chauffantes. Ce phénomène est gouverné par un principe physique simple : les couleurs foncées absorbent une plus grande partie du spectre lumineux et la convertissent en chaleur, tandis que les couleurs claires en réfléchissent une plus grande partie. La différence de température de surface entre un platelage de couleur claire et un autre de couleur foncée peut être stupéfiante et rendre l’espace inutilisable pieds nus, voire dangereux pour les enfants et les animaux.

Pour quantifier cette capacité d’un matériau à rester frais au soleil, les professionnels utilisent l’Indice de Réflectance Solaire (IRS). Comme le rappellent les spécialistes en efficacité énergétique, « les surfaces dont l’IRS est élevé aident à réduire les îlots de chaleur urbains ». Ce qui est vrai pour une ville l’est tout autant pour votre jardin. Un choix judicieux de matériaux à IRS élevé pour votre terrasse contribue directement à abaisser la température de votre microclimat local.

Selon les tests de rétention thermique des matériaux de terrasse, les écarts sont significatifs : un composite traditionnel peut atteindre plus de 70°C (160°F), alors que des matériaux plus performants comme l’aluminium ou le bois clair restent bien plus frais. Choisir un matériau n’est donc pas seulement une question d’esthétique ou de durabilité, mais un acte de conception bioclimatique majeur.

Mais que faire si votre terrasse foncée est déjà en place ? Il n’est pas toujours nécessaire de tout remplacer. Plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre pour corriger une masse thermique excessive et améliorer significativement le confort de votre patio.

Plan d’action : Rénovation fraîcheur pour une terrasse existante

  1. Ajout de surfaces réfléchissantes : Intégrez des tapis d’extérieur de couleur très claire sur les zones de passage et de détente pour briser l’accumulation de chaleur.
  2. Application de revêtements spécialisés : Renseignez-vous sur les peintures et les scellants « cool roof » adaptés aux sols, conçus spécifiquement pour augmenter la réflectivité solaire de la surface.
  3. Création d’ombrage localisé : Utilisez de grands bacs de plantes hautes (graminées, arbustes) pour projeter de l’ombre directement sur les zones les plus sombres de la terrasse et limiter leur exposition.
  4. Analyse de la conductivité : Si une rénovation est envisagée, considérez que des matériaux comme la pierre naturelle, bien que potentiellement sombres, ont une meilleure conductivité thermique et peuvent sembler plus frais au toucher que le béton ou le composite.
  5. Priorisation des nouvelles technologies : Pour un remplacement, explorez les gammes de composites modernes de couleur claire qui intègrent des technologies de blocage des rayons infrarouges pour rester plus frais.

Ignorer la physique des matériaux lors de la conception de votre terrasse est une erreur qui se paie chaque jour de canicule. Une approche stratégique vous garantira un espace non seulement beau, mais surtout, vivable.

Le danger caché du gazon synthétique : quand la pelouse parfaite devient une plaque chauffante

Dans la quête d’une pelouse parfaite et sans entretien, le gazon synthétique est souvent présenté comme une solution miracle. Cependant, sous le soleil ardent de l’été, cette solution peut se transformer en un véritable danger thermique. Contrairement à une pelouse naturelle qui se refroidit par évapotranspiration, le gazon artificiel, composé de plastique, absorbe et accumule la chaleur de manière extrême. Il agit comme n’importe quelle surface foncée et inerte, créant un îlot de chaleur intense là où l’on s’attendrait à trouver de la fraîcheur.

Les mesures scientifiques sont sans appel. Selon certaines études sur le phénomène de surchauffe, le gazon synthétique peut atteindre une température de 15 à 30 degrés Celsius de plus que l’air ambiant. Par une journée de 30°C, votre pelouse pourrait donc facilement dépasser les 50°C, une température suffisante pour causer des brûlures cutanées au contact prolongé, en particulier pour les jeunes enfants et les animaux domestiques dont la peau est plus sensible.

Cette préoccupation pour la sécurité est confirmée par des recherches menées en milieu urbain. Joël Forman, chercheur en santé environnementale, tire la sonnette d’alarme :

À New York, des mesures in situ montrent une variation de température de 33 °C plus chaude au-dessus d’un terrain synthétique comparé à de l’herbe véritable. La température de surface atteint 71,1 °C en été (voire exceptionnellement a dépassé 76,6 °C). Or, l’exposition durant 10 minutes ou plus à des températures de surface dépassant 50 °C peut causer des lésions cutanées, posant une véritable préoccupation pour la sécurité.

– Joël Forman, chercheur en santé environnementale urbaine, Pelouse artificielle — Wikipédia

Cet effet de « plaque chauffante » ne se limite pas à la surface elle-même. La chaleur emmagasinée par le gazon synthétique est ensuite irradiée dans l’air environnant, contribuant à augmenter la température générale de votre jardin et de votre terrasse, et annulant les efforts de rafraîchissement que vous auriez pu faire par ailleurs. Le choix du gazon synthétique, motivé par l’esthétique et la facilité, peut donc saboter l’ensemble de votre stratégie de confort bioclimatique.

Face à ce constat, les alternatives naturelles, comme un gazon résistant à la sécheresse ou des couvre-sols végétaux, restent des options infiniment supérieures pour maintenir un microclimat frais et sécuritaire dans votre jardin.

Le jardin-climatiseur : ces astuces de conception qui font baisser le thermomètre

Transformer son jardin en un véritable climatiseur naturel ne relève pas de la magie, mais d’une conception intelligente qui orchestre les éléments naturels. La pierre angulaire de cette stratégie est de comprendre la supériorité de l’ingénierie végétale sur les solutions artificielles. Comme le résume un expert en jardins bioclimatiques, le duel entre un arbre et un parasol est sans équivoque : « L’ombre sous un parasol de terrasse bloque le soleil direct, mais l’air reste essentiellement à la même température. Les arbres sont des climatiseurs naturels qui fonctionnent selon deux principes : l’ombre ET l’évapotranspiration. Votre parasol, lui, ne fait que la moitié du travail. »

L’impact de cette climatisation végétale n’est pas seulement anecdotique, il est quantifiable. Le positionnement stratégique d’arbres d’ombrage, notamment pour protéger les murs et les fenêtres de la maison du soleil intense de l’après-midi, peut avoir un effet direct sur votre consommation énergétique. Selon les études en efficacité énergétique résidentielle, cela peut générer des économies potentielles allant jusqu’à 30 % sur les coûts de climatisation. Votre aménagement paysager devient ainsi une extension de l’isolation de votre maison.

Pour maximiser cet effet de « jardin-climatiseur », il faut penser en trois dimensions et intégrer plusieurs principes bioclimatiques :

  • Orienter les plantations : La plantation d’arbres à l’ouest et, dans une moindre mesure, à l’est de la maison est la plus efficace pour bloquer le soleil bas et intense de l’après-midi en été. Il faut éviter de planter des arbres à feuilles caduques directement au sud, car leur ombre est moins efficace en été (soleil haut) et ils peuvent bloquer le précieux gain solaire passif en hiver.
  • Canaliser les brises : Observez les vents dominants de votre région et arrangez vos haies, massifs d’arbustes et structures de manière à créer des couloirs de vent qui dirigent une brise rafraîchissante vers votre terrasse ou les fenêtres ouvertes de votre maison.
  • Végétaliser les murs : Un mur exposé à l’ouest accumule une quantité phénoménale de chaleur. Le couvrir de plantes grimpantes sur un treillage crée une couche d’isolation vivante qui bloque le rayonnement solaire avant qu’il n’atteigne la maçonnerie.
  • Utiliser l’eau intelligemment : Une petite fontaine ou un bassin d’eau placé en amont des vents dominants (par rapport à votre terrasse) permet à la brise de se charger de microgouttelettes par évaporation, créant un effet de brumisateur naturel très efficace.

En adoptant cette vision systémique, votre jardin cesse d’être une surface passive qui subit la chaleur pour devenir un écosystème dynamique qui la régule activement pour votre plus grand confort.

L’arbre climatiseur passif : comment se protéger du soleil l’été sans avoir froid l’hiver

Le concept de l’arbre « climatiseur passif » repose sur un choix judicieux : opter pour des arbres à feuilles caduques. Ces arbres offrent le meilleur des deux mondes, en s’adaptant parfaitement au climat contrasté du Québec. En été, leur feuillage dense forme un écran solaire naturel et extrêmement efficace. L’ombre qu’ils projettent, combinée à l’évapotranspiration, crée un microclimat de fraîcheur bien plus performant que n’importe quelle structure inerte. Selon les mesures thermographiques de zones urbaines, il peut faire de 10 à 15 degrés de moins sous le couvert d’un arbre, avec une surface de gazon à 19,6°C alors qu’un pavé exposé au soleil peut dépasser les 50°C.

En hiver, ces mêmes arbres perdent leurs feuilles, laissant passer les rayons bas du soleil. Ce gain solaire passif est essentiel pour réchauffer naturellement la maison, réduire les coûts de chauffage et apporter une luminosité bienvenue durant les mois les plus sombres. Un conifère planté au mauvais endroit (au sud ou à l’ouest), en revanche, bloquerait ce précieux apport solaire hivernal tout en offrant une ombre souvent moins dense en été. Le choix d’un arbre feuillu est donc une décision de conception bioclimatique fondamentale.

Pour une stratégie de climatisation passive efficace au Québec, il est recommandé de privilégier des espèces indigènes, bien adaptées à nos conditions et bénéfiques pour la biodiversité locale. Voici une sélection d’arbres feuillus particulièrement adaptés :

  • Chêne rouge : Très robuste et adapté aux conditions urbaines, il offre une ombre de grande qualité et une croissance relativement rapide.
  • Févier d’Amérique (sans épines) : Son feuillage fin crée une ombre tachetée et légère, idéale pour laisser pousser du gazon en dessous, tout en étant très résistant aux tempêtes.
  • Tilleul d’Amérique : Apprécié pour sa croissance rapide et sa floraison parfumée, il forme une couronne dense parfaite pour un ombrage maximal.
  • Érable rouge : Un classique québécois qui offre une croissance rapide et une excellente tolérance aux conditions de sol difficiles en ville.
  • Érable à sucre : Emblème du Québec, il a une croissance plus modérée mais offre une valeur ornementale inégalée et une grande longévité.

L’arbre climatiseur passif est l’illustration parfaite d’une solution à la fois simple, naturelle et extraordinairement performante. C’est une alliance avec la nature qui vous servira de bouclier contre la canicule estivale tout en vous offrant la chaleur du soleil en hiver.

À retenir

  • La performance d’un îlot de fraîcheur ne dépend pas d’un seul élément, mais d’une stratégie combinant l’ingénierie végétale, le choix des matériaux et des structures intelligentes.
  • Le refroidissement actif par évapotranspiration des plantes est thermodynamiquement supérieur à l’ombrage passif d’une structure inerte.
  • Chaque choix de matériau (couleur, composition) a une conséquence thermique directe qui doit être anticipée pour éviter de créer des « plaques chauffantes » involontaires.

Le bon tissu pour votre abri : comment choisir une toile qui ne se décolorera pas et ne se déchirera pas au premier vent

Pour les structures d’ombrage comme les pergolas, les voiles ou les auvents rétractables, la toile est le premier rempart contre le soleil. Son choix ne doit pas être laissé au hasard, car sa performance et sa durabilité dépendent grandement de sa composition. Trois grands types de matériaux dominent le marché : le polyester, l’oléfine et l’acrylique. Chacun possède des caractéristiques distinctes en termes de résistance aux UV, de tenue des couleurs et de robustesse, qui influenceront directement la longévité de votre investissement face au climat québécois.

Le critère le plus important est sans doute le procédé de teinture de la fibre. Une toile simplement surteintée en surface, comme c’est souvent le cas pour le polyester d’entrée de gamme, verra ses couleurs pâlir rapidement sous l’effet des rayons UV. À l’inverse, une toile « teintée dans la masse », où les pigments de couleur sont intégrés au cœur même de la fibre avant le filage (cas de l’acrylique et de l’oléfine), offre une résistance à la décoloration incomparablement supérieure. Comme le soulignent les spécialistes, « les toiles acryliques sont réputées pour leur faculté à résister aux rayons UV, aux moisissures ainsi qu’à l’humidité », ce qui en fait un choix privilégié pour un usage intensif.

Le tableau comparatif suivant synthétise les points clés pour vous aider à choisir le matériau le plus adapté à votre usage et à votre budget.

Comparaison des matériaux de toile pour pergolas et abris
Matériau Épaisseur (g/m²) Procédé de teinture Résistance aux UV (UPF) Garantie anti-décoloration Déperlance Utilisation recommandée
Polyester 210 Surteintée UPF 50+ 2 ans Oui Utilisation de quelques semaines par an
Oléfine 190 Teint dans la masse UPF 50+ 5 ans Oui Meilleur rapport qualité/prix, usage semi-intensif
Acrylique 208 Fibre teintée dans la masse UPF 17-50+ 7 ans Oui + anti-moisissures Utilisation intensive ou professionnelle

Au-delà du choix initial, un entretien adapté est crucial pour maximiser la durée de vie de votre toile dans le contexte québécois, marqué par une forte humidité estivale et des vents parfois violents.

  • Nettoyage régulier : En été, un simple jet d’eau doux et un savon neutre permettent d’éviter que la poussière et les pollens ne s’incrustent et favorisent l’apparition de moisissures.
  • Vérification de la tension : Avant un orage annoncé, assurez-vous que la toile est parfaitement tendue. Une toile lâche est plus susceptible de claquer au vent et de subir une usure prématurée au niveau des coutures et des points d’attache.
  • Remisage hivernal : Idéalement, la toile devrait être détachée, nettoyée, séchée et rangée à l’intérieur durant l’hiver pour la protéger du poids de la neige et du gel.

Investir dans une toile de qualité supérieure, teinte dans la masse, et l’entretenir correctement, c’est s’assurer des années de tranquillité et un espace d’ombre qui reste aussi beau et performant qu’au premier jour.

De l’ombre à l’abri : comment les structures fixes transforment votre terrasse en une pièce supplémentaire

La transition d’un simple espace ombragé vers une véritable pièce de vie extérieure passe par la mise en place d’une structure fixe et durable, comme une pergola ou un pavillon de jardin. Cette permanence apporte une valeur ajoutée considérable, mais exige une planification rigoureuse, à commencer par l’élément le plus critique au Québec : les fondations. Le sol de la province subit des cycles de gel et de dégel intenses qui peuvent soulever et déplacer des fondations inadéquates, compromettant l’intégrité de toute la structure. L’ancrage doit impérativement se faire sous la ligne de gel.

Comme le rappellent les experts en construction résidentielle québécoise, une fondation stable est la clé de la durabilité. C’est pourquoi les pieux vissés sont devenus la norme d’excellence :

Au Québec, où le sol subit des cycles de gel et de dégel, il est essentiel d’opter pour des fondations adaptées afin d’éviter les mouvements du sol […]. Les pieux vissés agissent comme de grandes vis qui s’appuient dans le sol, sous le niveau du gel (5 pieds de profondeur), ce qui signifie que les changements climatiques n’ont plus d’effet sur le nivellement de votre patio.

– Experts en construction résidentielle québécoise, Quels types de fondations sont recommandés pour un solarium ou une véranda

Une fois la stabilité assurée, la structure peut être équipée pour devenir un espace polyvalent utilisable sur trois saisons. Une pergola bioclimatique, par exemple, peut facilement intégrer des moustiquaires rétractables, des rideaux pour plus d’intimité, un ventilateur de plafond pour les jours sans vent, ou même un système de chauffage radiant pour prolonger les soirées d’automne. Elle devient alors bien plus qu’un abri solaire ; elle se transforme en une extension fonctionnelle de la maison, un salon ou une salle à manger à ciel ouvert qui augmente significativement la surface habitable et la qualité de vie.

Cette transformation valorise votre propriété en créant un espace qui répond à de multiples besoins : se détendre, recevoir, manger ou travailler à l’extérieur, tout en étant protégé du soleil, de la pluie et des insectes. C’est le stade ultime de l’aménagement bioclimatique, où le confort et la fonctionnalité se rejoignent.

Pour mettre en pratique ces stratégies et créer une véritable pièce supplémentaire, l’étape suivante consiste à évaluer les solutions structurales et les types de fondations adaptés à votre terrain et à votre budget.

Questions fréquentes sur la création d’îlots de fraîcheur au jardin

Quelle est la profondeur minimale pour les fondations d’une pergola au Québec ?

La profondeur minimale est de 1,5 mètre (5 pieds) selon le code de construction, car c’est la profondeur à laquelle le sol gèle généralement au Québec. Certains experts recommandent d’aller jusqu’à 2 mètres en sols meubles pour assurer la stabilité à long terme.

Puis-je garder ma pergola bioclimatique fermée l’hiver pour créer un espace chauffé ?

Non, une pergola bioclimatique n’offre pas d’isolation thermique comme une véranda. En hiver, elle reste un espace semi-ouvert. Pour un espace chauffé permanent, il faudrait envisager une véranda quatre saisons avec isolation complète.

Comment intégrer des plantes grimpantes caduques sur ma pergola ?

Plantez des vignes caduques (vigne, houblon) qui offrent un feuillage dense et rafraîchissant l’été et disparaissent l’hiver pour laisser passer la lumière. Elles ont besoin d’un support et d’un arrosage régulier la première année.

Rédigé par Hélène Bouchard, Architecte paysagiste et horticultrice depuis plus de 18 ans, Hélène Bouchard est passionnée par la création d'espaces extérieurs qui allient esthétique et fonctionnalité. Elle est reconnue pour sa maîtrise des styles et sa capacité à concevoir des jardins harmonieux pour le climat québécois.